Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Israël raconté à ma fille, par Guy Millière (*)

14 June 2016 | 569 vue(s)
Catégorie(s) :
Israël

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

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Une grande passion pour Israël et pour le peuple juif.

Guy Millière a une réputation sulfureuse. On lui reproche d'être trop droitier, trop extrême dans sa vision des choses. Peut-être ses détracteurs ne lui pardonnent-ils pas son franc parler. Guy Millière, c'est un fait, ne sait pas prendre de gants. Il a tendance à appeler un chat un chat, ce qui, en ces temps de faux semblants et d'hypocrisie généralisée, est souvent considéré comme une audace scandaleuse.
 
Guy Millière est pourtant un personnage étonnant. Sa passion pour Israël et pour le peuple juif est telle qu'on se demande parfois si son patronyme est un nom d'emprunt et s'il s'agit d'un Aschkénaze ou d'un Sépharade. Ni l'un ni l'autre, en réalité car Millière n'est pas juif. Il s'échine à le dire et à le redire : « Tu me demandes pourquoi, moi qui ne suis pas juif, je défends le pays juif »...  «Je ne suis pas juif, c'est vrai...il n'est nul besoin d'être juif pour défendre le pays juif ».
 
Dans ce petit livre dédié à ses deux filles, Judith et Margaux, il prend avec passion la défense de l'État juif. Un pays qui, dit-il, est critiqué, invectivé, insulté au quotidien. Quant aux Juifs, auquel le monde doit énormément de choses dans tous les domaines, ils sont victimes, depuis la nuit des temps, d'une haine profonde sans fondements, l'antisémitisme. Dès lors, la défense des Juifs en général et d'Israël en particulier, valait bien les désagréments que Guy Millière rencontre sur son chemin. Son enquête personnelle a commencé à Beyrouth, à Bordj El Barajné où on avait voulu lui offrir un exemplaire de « Mein Kampf ». Il s'est alors penché sur la tragédie des Palestiniens, sur le rôle de l'infâme mufti de Jérusalem, Hadj Amine El Husseini, sur Abou Daoud et sur Arafat. Ce n'est que vingt ans plus tard, en janvier 1994, qu'il a franchi le pas en se rendant en Israël.
 
Au fil des pages, Millière raconte l'Histoire : l'effondrement de l'Empire ottoman, le mandat britannique sur la Palestine, le Livre Blanc, le double jeu des Britanniques, les guerres livrées à son corps défendant par le jeune État juif dès sa naissance, « l'invention » des Palestiniens, la question des réfugiés arabes, l'expulsion des Juifs des pays arabes...
 
« J'ai songé à la monstruosité de tout cela ». Tout semble se dérouler selon un adage du psychologue Zvi Rex reformulé: « Les Européens ne pardonneront jamais Auschwitz aux Juifs ».
 
Guy Millière retourne régulièrement au pays juif. « J'ai vu aussi le pays juif se transformer. Je l'ai vu devenir plus fort, plus dynamique, plus productif, plus créatif ».
 
« Détester ou mépriser le pays juif, c'est détester ou mépriser ce qui grandit l'être humain » enseigne en conclusion Guy Millière à sa fille, à ses filles et aux jeunes générations.
 
On peut ne pas aimer Millière, mais sa passion pour Israël et pour le peuple juif ne peut que nous interpeller.
 
Note :
(*) Éditions Les Provinciales. Mai 2016. 126 pages. 12 euros.