Tribune
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Publié le 13 Juillet 2012

Quand les yeux s'entrouvrent sur le nouvel antisémitisme

Par Ivan Rioufol

 

Les yeux s’entrouvrent, enfin. "Antisémitisme : ce qu’on ne veut pas dire", titrait Le Nouvel Observateur, la semaine dernière, en s’alarmant de comportements antijuifs dans des banlieues françaises. Mais cela fait dix ans et plus que cette hostilité s’y exprime, dans l’indifférence générale et sous la protection d’associations dites antiracistes, comme le Mrap. "Dans les années 1980, au moindre soupçon d’antisémitisme, l’indignation était immédiate (…) Là, personne, rien. Au motif qu’elle est du côté des opprimés, la gauche n’a pas voulu voir le problème", explique Iannis Roder, professeur en Seine-Saint-Denis, interrogé par l’hebdomadaire. Faudra-t-il attendre encore dix ans pour que la gauche "morale" s’indigne des sentiments anti-français et anti-blancs des intouchables? Ces faits valent actuellement à ceux qui les décrivent d’être accusés de cautionner l’extrême droite.

 

Le camp du Bien, prompt à déceler un "propos nauséabond" dans la moindre approche d’une vérité interdite, se déshonore par son silence devant ce racisme assumé. Ses leçons de vertu sont des impostures quand elles épargnent les nazillons des cités, qui éclaboussent une population locale souvent passive. La politique de l’autruche, à quoi incite la pensée dominante qui a sacralisé la préférence immigrée, se rend complice de cette décivilisation. Si Le Nouvel Obs s’éveille, nombreux sont les beaux esprits qui rechignent à regarder les premières blessures infligées à la tolérance française par un nouveau totalitarisme, islamiste celui-là. Il instrumentalise la non-discrimination et le respect de l’autre, pour imposer la négation de ce qui lui est différent.

 

Mohamed Merah, l’assassin de trois militaires d’origine maghrébine et de quatre personnes de confession juive dont trois enfants, a été le produit monstrueux de cet aveuglement.

 

Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro.