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Publié le 17 novembre sur France Culture
À l’occasion du centenaire de la naissance de Primo Levi, chimiste, écrivain et témoin majeur de la Shoah, France Culture a diffusé et rediffusé plusieurs magnifiques émissions consacrées à l’auteur cette semaine.
Nous avons voulu, dans Etre et Savoir, nous emparer à notre tour du sujet. Des questions d’éducation et de transmission se posent quant à la mémoire de la Shoah – des questions très actuelles, auxquelles des enseignants trouvent des réponses, vous l’entendrez.
Primo Lévi était animé d’"une volonté acharnée de faire savoir", j’emprunte cette formule à Jorge Semprun … Mais comment faire connaitre l'histoire du génocide juif et plus largement transmettre aux jeunes générations la mémoire des génocides du XXe siècle ? Comment s’assurer qu’elles comprennent ce qui a pu les rendre possible?
En lisant Primo Lévi par exemple (et nous questionnerons la place de la littérature dans cette transmission), en enseignant bien entendu et en combattant l’indifférence et l’oubli que dénonçait l’auteur dès la parution de Si c’est un homme en 1947.
Et combattre l’indifférence c’est à la fois évoquer l’Histoire et parler d’aujourd’hui, vous entendrez pourquoi avec nos invités.
Avec :
"Nous souhaitons montrer que chacun peut réagir ou résister à sa manière.
Lorsque l'on souhaite faire des liens entre le passé et le présent on doit être extrêmement prudent, on touche une matière très sensible.
On dit souvent au Camp des Milles que quand les mots deviennent fous les hommes deviennent fous. Il ne faut pas que les mots deviennent fous.
Je n'ai eu qu'à me féliciter du travail des professeurs.
Ce que nous avons souhaité construire de façon pluridisciplinaire c'est le lien entre le passé et le présent.
N'appelons pas tout génocide. Tous les crimes sont condamnables, mais ce ne sont pas tous des génocides", Alain Chouraqui.
"J'amène mes élèves à faire un travail d'historien.
Nous travaillons avec les élèves sur l'idée que le nazisme fonctionnait comme un système de pensées. Passer par ce détour leur permet de mieux comprendre.
Mes élèves ont le droit de participer à la construction de la mémoire de la Shoah.
La bibliographie sur le sujet est immense, et le premier rôle en tant qu'enseignant c'est de choisir.
Aller sur les lieux va aider les élèves à comprendre, à construire leur pensée sur la Shoah", Clément Bouchereau.
"La première chose à faire est sans doute de rendre le pouvoir aux mots, de rendre sensible une réalité.
On acquiert un savoir au Mémorial de la Shoah ou ailleurs, et on le transmet à ces élèves pour qu'ils en soient eux-mêmes porteurs.
L'école, comme le Camp des Milles et les autres lieux de mémoire sont des lieux essentiels dans lesquels on explore les mots justes. C'est toujours une question de mots justes."
Lien vers la page du Mémorial de Drancy sur le site du Mémorial de la Shoah.
Lien vers le Petit manuel de survie démocratique sur le site de la Fondation du Camp des Milles.
Retrouvez l'article de Norbert Czarny sur Primo Lévi, Le silence, la honte, sur le site de la revue littéraire En attendant Nadeau (2 juillet 2019).
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