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Publié le janvier dans 20 Minutes
La mobilisation d'une partie de la communauté juive autour de la décision controversée sur le meurtrier présumé de Sarah Halimi, déclaré pénalement irresponsable par la chambre de l'instruction de la cour d'appel, se poursuit.
En Alsace, 450 cartes postales destinées à Emmanuel Macron ont été signées ce dimanche à l'initiative du consistoire israélite du Haut-Rhin.
Les signataires espèrent que la cour de cassation remettra en cause cette décision et réclament aussi une modification de la loi sur l’irresponsabilité pénale.
La mobilisation d’une partie de la communauté juive se poursuit après la décision controversée dans l’affaire Sarah Halimi, une sexagénaire juive tuée à Paris en 2017.
Son meurtrier présumé a en effet été déclaré pénalement irresponsable à l’issue de l’audience de la chambre de l'instruction de la cour d'appel. Tandis que des rassemblement de protestation ont eu lieu début janvier à Paris et à Marseille, en Alsace, 450 cartes postales destinées à Emmanuel Macron ont été signées ce dimanche à l’initiative du consistoire israélite du Haut-Rhin.
450 signataires en deux heures
L’institution s’est appuyée sur les communautés de Colmar et de Mulhouse pour appeler « tous ceux qui s’indignent de la récente décision de justice dans cette affaire, qu’ils soient ou non de confession juive », à envoyer une carte au président de la République.
« En deux petites heures, on a eu 300 personnes de la communauté juive surtout, mais aussi une cinquantaine de chrétiens et d’athées qui sont venues signer ces cartes », indique à 20 Minutes Laurent Schilli, secrétaire général de l’institution. Par ailleurs, près de 150 cartes supplémentaires ont été signées par procuration.
A l’origine de cette initiative, Edith Geismar, raconte que c’est sa fille, laquelle a travaillé avec Sarah Halimi comme puéricultrice pendant trois ans à Paris, qui a eu cette idée. « Elle a réagi sur les réseaux sociaux pour exprimer son indignation et on s’est dit "Pourquoi ne pas envoyer des cartes directement à l’Elysée". Un ami photographe nous a aidés pour la confection et l’impression et on a lancé le mouvement ».
Ils réclament une modification de la loi
En Alsace, l’affaire Sarah Halimi « résonne avec l’actualité locale », comme l’explique Laurent Schilli. Les profanations en série de cimetières isréalites à travers la région inquiètent la communauté juive. « Ça me rend malade », confie Edith Geismar, qui a vu la stèle de son arrière-grand-père couverte de tags nazis à Westhoffen. Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, qui s’était rendu sur place, avait annoncé dans la foulée la création d'un « office national de lutte contre la haine ».
Au point de remettre en cause des décisions de justice ? « On a conscience de l’importance de la séparation des pouvoirs, avance Laurent Schilli. Mais avons entrepris cette action symbolique pour lui faire part de notre incompréhension après [cette décision] ». Au-delà du symbole, les signataires de ces cartes espèrent que la cour de cassation remettra en cause la position de la cour d'appel sur le meurtrier présumé de Sarah Halimi.
*** Questions d'actualité au Gouvernement ***
Retrouvez ma question posée à Madame la Garde des Sceaux sur l'affaire Halimi-Traoré, aujourd'hui à 15h53 dans la vidéo ci-dessous. Je l'interroge notamment sur le principe d'irresponsabilité pénale.https://t.co/QNzF3aZIx5 pic.twitter.com/9TGOa8Sgd2
— Jean-Marie Bockel (@BockelJeanMarie) January 8, 2020
Ils réclament aussi une modification de la loi sur l’irresponsabilité pénale. Laurent Schilli fait le lien entre ce meurtre et l’affaire Chalom Levy. En 2016, ce retraité strasbourgeois portant une kippa avait été grièvement blessé au couteau dans la capitale alsacienne. Une demande relayée par plusieurs politiques, dont le sénateur du Haut-Rhin Jean-Marie Bockel, qui a interpellé le gouvernement à ce sujet le 8 janvier dernier.