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Publié le 1 juillet dans Le Figaro
Les forces spéciales (KSK) ont «pris partiellement leur autonomie» par rapport au reste de l'armée allemande «en raison notamment d'une culture toxique de certaines personnes à leur tête. En conséquence, la KSK ne peut pas continuer sous sa forme actuelle», a affirmé Annegret Kramp-Karrenbauer dans une interview au quotidien Süddeutsche Zeitung.
Dans l'immédiat, la deuxième compagnie des forces spéciales allemandes, considérée comme le lieu où les dérapages d'extrême droite ont été les plus importants, sera dissoute sans être remplacée. Le KSK ne conservera donc plus que trois compagnies. Tant qu'un renouvellement n'aura pas eu lieu, l'unité spéciale de la Bundeswehr ne participera pas aux exercices et aux missions internationales.
La ministre a qualifié les dernières découvertes de «troublantes» et «alarmantes» : 48.000 munitions et 62 kilos d'explosifs ont disparu du KSK. Et dans le même temps plusieurs des membres des forces spéciales ont été identifiés comme étant proches de la mouvance ultra-nationaliste, au moment où les autorités s'inquiètent d'une résurgence du terrorisme d'extrême droite, visant migrants, Juifs et responsables politiques les soutenant.
Une enquête interne devra déterminer si ce matériel de guerre a été récemment volé ou si la comptabilité interne de l'armée a été bâclée, a dit Annegret Kramp-Karrenbauer. «Le mur du silence est en train de se briser», a-t-elle affirmé.
Une nouvelle évaluation devrait avoir lieu fin octobre. Et la ministre de prévenir que si les membres de ces forces spéciales «n'ont pas entendu ce premier coup de feu préventif, la question d'une réorganisation» plus large «de la KSK se posera inévitablement».