Editorial du président
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Publié le 2 Novembre 2012

« Aussi longtemps qu’il faudra »

Ceux qui étaient présents hier à Toulouse à la cérémonie d’hommage de l’école Or Hathora (c’est ainsi que s’appelle aujourd’hui l’école Ozar Hathora) ont immensément ressenti la signification symbolique de cet événement. Les discours de Yakov Monsonégo, de Sammy et de Ewa Sandler n’ont pas seulement fait couler nos larmes, ils nous ont aussi tous remplis de fierté ; car ils exprimaient d’une façon bouleversante une force peu commune de vivre et de transmettre, dans une douleur sans recours, mais dans la volonté de s’améliorer et d’améliorer les autres, sans laisser place à la haine ou à la vengeance. 

Richard Prasquier

Ce fut une magnifique cérémonie, qui confirme l’engagement fort « aussi longtemps qu’il faudra » du Président de la République dans le combat contre l’antisémitisme, le racisme et le terrorisme, ce terrorisme qui n’a pas tué que des Juifs

C’est une leçon extraordinaire que nous ont donnée ce directeur d’école, cette épouse et mère, ce père et grand père marqués à jamais. Ayant passé une partie de mon voyage avec lui, j’y adjoindrai le père de Ewa Sandler, l’autre grand-père, M.Victor Alloul, disciple de Gershon Leibman, ce Rabbin lituanien qui ayant survécu au ghetto de Wilna et au camp de Bergen Belsen s’est attaché à faire revivre en France la yeshiva de Nowardok qui continuait l’enseignement du Musar du rabbin Israël Salanter, où l’éthique individuelle avait une place centrale.

 

Mais cet hommage aux victimes, organisé dans la dignité et l’émotion, fut aussi un moment d’émotion politique comme il y en a peu et restera comme un temps fort de l’histoire des relations entre la France et Israël. Le Président de la République, dans un magnifique discours, a donné le sens de sa propre présence, mais aussi de la présence du Premier Ministre israélien à cette manifestation organisée par la communauté juive de Toulouse. Je le cite : «  Monsieur le Premier Ministre, vous représentez un pays créé, au lendemain de la Shoah, pour servir de refuge aux Juifs. C’est pourquoi chaque fois qu’un Juif est pris pour cible parce que juif, Israël est concerné. C’est le sens de votre présence. Je la comprends, je la salue, je vous accueille.”

 

Avec ces quelques mots, François Hollande légitimait la force de l’attachement des français juifs envers Israël, et expliquait l’implication normale d’Israël, en tant que foyer et centre du peuple juif, dans les menaces contre les Juifs partout dans le monde.

 

Benjamin Netanyahou a répondu au Président de la République en rappelant qu’il y avait deux différences essentielles la situation d’avant guerre et la situation d’aujourd’hui: d’abord, l’antisémitisme gouvernemental courant de l’époque ne s’exprime plus.  Ensuite l’Etat d’Israël n’existait pas alors; il existe aujourd’hui et “il vivra”: “Am Israel Hai” fut la dernière phrase, répétée et reprise par le public du discours du Premier Ministre israélien.

 

Ce fut une magnifique cérémonie, qui confirme l’engagement fort « aussi longtemps qu’il faudra »  du Président de la République dans le combat contre l’antisémitisme, le racisme et le terrorisme, ce terrorisme qui n’a pas tué que des Juifs, comme l’a dit François Hollande, en citant des noms qui ne doivent pas non plus quitter notre mémoire, ceux de Imad ibn Zlaten, Abel Chenouf et Mohamed Legouad.

 

Richard Prasquier

Président du CRIF

 

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