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Publié dans le Blog du Crif le 20 février 2017
Zineb, entendez Zineb El Rhazoui, c’est la rescapée de la tuerie de Charlie Hebdo. Journaliste, elle se définit comme une « athée musulmane », militante des droits de l’homme et des libertés individuelles. Le petit livre qu’elle offre à notre réflexion est d’un courage exemplaire. Considérant, avec Georges Orwell que « la dictature s’épanouit sur le terreau de l’ignorance », elle met un pont d’honneur à appeler les choses par leur nom.
S’il y a un concept qui fait bondir l’auteure, c’est celui « d’islamophobie », une « imposture intellectuelle » selon elle. Un mot, pourtant, qui est entré au dictionnaire car selon le Larousse, il s’agit d’une « hostilité envers l’islam, les Musulmans ». Dès lors, une race nouvelle est créée, la « race musulmane » et être islamophobe, c’est être raciste !
Or les Musulmans, comme les Juifs ou les Chrétiens, sont très divers. Il y a parmi eux « des athées, des athées militants, des agnostiques, des déistes, des non-pratiquants, des pratiquants partiels, des ‘je-m’en-foutistes’, des dévots ou des radicaux militants ». Si l’on excepte les islamistes, qui estiment que « leur pratique personnelle de la religion islamique doit prévaloir sur les lois de la République », les autres Musulmans ne sont, dit Zineb, qu’un alibi au discours prétendument antiraciste des champions du « pas d’amalgame ».
Jean-Pierre Allali